Andy Warhol’s exploding plastic inevitable – Ronald Nameth (1966)

USA – EN ENTIER – Version de 12 mn (version longue : 22 mn)

Extrait d’un texte de Nicole Brenez, « DE RONALD NAMETH ET L’ANTHROPOLOGIE DU SPECTACLE », publié sur La furia umana :

« Andy Warhol’s Exploding Plastic Inevitable est d’abord une fête princière, une cérémonie d’autant plus efficace que le prince reste absent. On sait qu’un jour, Jonas Mekas et Barbara Rubin présentèrent le Velvet Underground à Andy Warhol, qui fut séduit par l’aspect androgyne de la batteuse Maureen Tucker. Plus tard, Jonas Mekas lui présenta aussi Nico, mannequin, actrice et poétesse allemande ainsi surnommée par un photographe amoureux du cinéaste Nico Papatakis, qui avait produit Un Chant d’amour de Jean Genet, pour la projection duquel Jonas passa quelque temps en prison. Andy Warhol greffa Nico sur le Velvet et organisa des light-shows dits à l’époque “intermedia”, comme c’était déjà la mode sur la Côte Ouest à San Francisco. Au DOM de St Marks Place, tous les soirs pendant un mois, Lou Reed, John Cale, Nico jouaient, pendant que sur la scène Gerard Malanga, Edie Sedgwick et Ingrid Superstar dansaient au milieu des stroboscopes, sensation technique du moment, et des écrans sur lesquels Paul Morrissey projetait les films minimalistes d’Andy Warhol, ici Vynil, tourné en 1965. Warhol restait au balcon, surveillant le casting, les corps et les couleurs, le prince restait dans l’ombre mais chacun savait qu’il dansait grâce à lui et pour lui, en un hommage sans espoir puisque, contrairement au soleil des Aztèques ou au roi de Lully, rien ne le ferait apparaître. (On trouvera une retranscription burlesque de cette situation scénographique avec le personnage de Swan inventé par Brian De Palma dans Phantom of the Paradise, 1974). »