Peter Whitehead – Vidéo clips

Dans la continuité de posts en lien avec le travail de Peter Whitehead (voir sur le blog ICI et LA), petite série de vidéo clips réalisés par le cinéaste… 

Nico – I’m not sayin’ – 1965

 

Rolling Stones – Have you seen your mother baby ? – 1966

 

Jimmy James and the vagabonds – 1966 

 

Small faces and P.P Arnold – Groovy – 1967

 

Rolling stones – Let’s spend the night together – 1967

 

Rolling stones – We love you – 1967

 

 

 

Godspeed You! Black Emperor – Clips / performances live

Après avoir abordé, récemment, le groupe The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble et ses accompagnements musicaux de films, me voici là sur le point de consacrer une note à un de mes groupes favoris de « post-rock », véritable OVNI dans le genre : Godspeed You Black Emperor ! Après quasi dix ans d’absence et un dernier album génial, Yanqui U.X.O, le groupe est revenu sur scène en 2010-2011 : l’annonce officielle du groupe alors, qui privilégie toujours l’oeuvre, à l’emballage médiatique et au consumérisme qui en découle, malgré tout ce qu’ils peuvent contenir en façade : esprit contestataire, underground, écologie, art… bref tout cela est récupérable et monnayable et rendu caduque par le système : 

« Après une retraite d’une décennie, la pisse de Dieu a décidé de rouler à nouveauNous sommes, comme toujours, excités, têtus et pétrifiés. Ca fait un bout de temps, et sous la pluie, les freins ont été envahis par la rouille -on va sans doute devoir y aller au marteau, à l’huile de coude et avec fureur, comme au bon vieux temps. Nous avons hâte d’y être. Et Moya est de retour avec nous (alléluia!) »
« Ce que nous avons fait pendant cette absence = pas mal d’autres groupes, des roadtrips solitaires, deux studios construits, un restaurant et trois salles de concerts montés. La bande originale d’un film et 4 nouveaux enfants et 3 nouveaux chiens. Des jobs sans issue. Un peu d’agriculture et des potagers. A petit label. L’acuponcture comme gagne-pain. Et trois d’entre nous sont simplement restés sur la route. »

« Nos plans actuels = ATP UK (nb: le Night Before Christmas du festival ATP, qui se déroulera à Minehead début décembre), quelques concerts au Royaume-Uni et en Europe, et neuf villes américaines. Jusqu’à nouvelle introspection, NOUS N’ETUDIERONS AUCUNE AUTRE OFFRE. Nous ne donnerons pas non plus d’interviews. Les demandes faites au groupe, au label ou au tourneur n’aurons pas forcément de réponse. Tout ce que nous voulons réellement faire consiste en ce que nous faisons, foncer tête baissée dans la tempête. »

« Entre aujourd’hui et ces concerts, il va y avoir des torrents de bruit et de distractions. Et l’Internet est un monstre tyrannique et mesquin. Tout ce qui importe vraiment est le fait de continuer à continuer. Tout ce qui importe vraiment est la scène. Et l’engagement physique dans le Monde. Et les gens comme nous et les gens comme vous.

Merci de comprendre cela, et merci de continuer à nous écouter.

A l’hiver prochain. »

Mais que vient faire Godspeed You Black Emperor sur ce blog « d’un cinéphile », me direz-vous ? Quel(s) prétexte(s) vais-je trouver ? D’une part, de manière générale, le cinéma n’est pas à isoler d’autres modes d’expression, et peu importe si on les considère comme du « grand Art » ou comme de l' »artisanat » (le photographe Henri Cartier-Bresson employait ce terme pour désigner sa pratique, tout comme le cinéaste Luc Moullet) : photographie, B.D, peinture, littérature, musique, théâtre… interagissent avec le cinéma et ce dernier ne peut se « nombriliser » au point de les ignorer et s’en couper totalement. D’autre part Godspeed You Black Emperor, lors de sa dernière tournée (2011), a mis en place un dispositif de projection de films durant leurs concerts, et cette note vise donc à en montrer des facettes, puisque de bonnes vidéo live, au son correct, circulent.

Pour une biographie concise du groupe, je renvoie à cette page du site Fenec.

Peu ouvert aux médias, le groupe est donc peu loquace. Par ailleurs il est ouvertement anticapitaliste, sans user de discours-interviews pour en faire part, hostiles à la communication mass media et à la récupération. Il se contente de créer et de jouer leur musique, sans tomber dans le moralisme que leur célébrité relative pourrait leur permettre . Voici une rare interview du groupe, publiée sur les Inrocks, avant de passer aux vidéos :

 « Engagement, art, politique

La plupart des gens présument qu’écrire sur la musique et l’art est automatiqument dépolitisé. Alors, dès que vous exprimez une opinion, soit sur les mécanismes de création/expression/présentation musicaux, soit sur la manière dont chacun de nous participe à ces économies dangereuses de violence, d’exploitation, d’avarice ; dès que vous soulevez le débat publiquement ou tentez de saisir votre propre place et rôle dans cette tempête de merde, dès que vous participer à cette polémique, vous êtes soit sanctifié et considéré comme un prophète des jours maudits, ou alors discrédité et taxé de politiciens aux sermons naïfs. Selon nous, nous n’avons jamais été assez engagé politiquement et non, nous ne sommes pas des squatteurs végétariens du Mile End ; nous sommes plutôt des musiciens perdus, confus, saouls. En fait des débats sur la musique et la politique devraient avoir lieu, mais ce n’est pas le cas.
Le fait que culture et politique soit traités de manière distincte dans les médias constitue à nos yeux un problème. Nous avons pour notre part toujours pensé que l’acte de création musicale et le politique sont liés.

Garder le cap, rester indépendant

Aucun de nous ne vit de façon abstraite. Nous sommes tous confrontés à la violence, au désespoir, et à la tyrannie de la peur. Devant un tel constat, il semble que partout où l’on regarde, l’indifférence et la complaisance sont récompensées, alors que toutes les tentatives d’articuler des préoccupations simples et concrètes – quant au rôle que nous jouons tous dans le cycle de la consommation ou de l’aliénation – sont elles méprisées ou ignorées. Nous sommes souvent découragés de voir ce que les gens écrivent sur nous dans les magazines ou sur l’Internet, et nous essayons de faire de notre mieux pour que notre message puisse être diffusé de façon plu satisfaisante. Mais nous ne somme malheureusement pas les seuls à évoluer dans ce bourbier. Nous espérons simplement un jour, grâce à nos efforts et à ceux que font des millions de personnes, parvenir à nous extraire de l’emprise mondaine, cynique, ironique et complaisante qui nous écrase. Qui nous écrase et qui chaque jour foule au pied la moindre tentative utopique qui essaie d’éclore.

L’après 11 septembre et l’enregistrement de Yanqui U.X.O

Yanqui U.X.O. a été enregistré dans le contexte de l’après 11 septembre, au beau milieu de la peur de l’anthrax, de la tyrannie des étendards nationaux, et des multiples exhortations à “faire comme d’habitude”, à continuer d’aller dans les magasins. Nous n’avons pas choisi ce contexte, et nous n’avons pas souhaiter l’ignorer. Ce disque à été fait dans l’ombre de décrets présidentiels, dans l’indifférence devant le nombre de morts en Afghanistan, et devant l’étrange sentiment de découragement devant ce monde qui continue à tourner tant bien que mal, à la merci du business et de la doctrine de la guerre éternelle prônée par Bush. Pour nous, l’idée de présenter sur la pochette de notre disque un schéma reliant l’industrie du disque à celle de l’armement prenait alors tout son sens. Ce n’était pas une tentative de nous déculpabiliser, mais simplement de montrer comment aujourd’hui chacun de nous évolue dans ce contexte, et prend donc sans le vouloir sa part de responsabilité dans le bombardement d’innocents.

L’artiste, la musique, le business

Nous travaillons tous sous une terrible chape de plomb. Et sous la coupe de tous ces gouvernants, qui couchent les uns avec les autres, et qui s’enrichissent chaque jour. Notre labeur alimente tout un réseau qui mène finalement à la production de bombes mortelles. C’est si évident que, dit comme ça, cela apparaît comme un cliché bien ennuyeux. Nous sommes sans illusions quant au fait que la charte qui apparaît au verso de notre dernier disque dévoile une vérité. Nous connaissons tous l’existence de ces relations au sommet.

Le plus triste, c’est qu’il est si facile de les révéler, de les retracer. Elles sont si évidentes. Et pourtant, nous ne réagissons pas. Nous ne manifestons pas. On sait tous que l’industrie musicale est détestable, corrompue, cynique, pleine de lacunes. Et pourtant encore une fois, elle va de l’avant, aveuglément, se gavant de l’agent durement gagné par des individus, mais aussi de leurs espoirs et rêves frustrés. Ne sommes nous pas tous d’accord sur le fait que la musique devrait être libre et que l’argent est toujours le problème fondamental ?

Godspeed et le système

Nous ne pensons pas que Godspeed soit innocent et extérieur à cette économie. Nous sommes, comme tout le monde, dans cette porcherie et nous profitons d’un système que nous détestons. Les contradictions inhérentes à notre quête nous sont douloureusement apparentes. Aucun adjectif affriolant, ni aucun accord parfait ne feront disparaître ces contradictions.

La seule chose qui est en notre pouvoir, c’est d’articuler plus clairement le lieu où s’érige, selon nous, la ligne de front : c’est à dire effectuer des petits pas pour nous sentir un peu moins perdus.
La charte n’est pas, à nos yeux, une manière systématique de pointer du doigt. Nous n’appelons pas au boycott des produits de tous les grands labels (quoique ce ne serait pas si mal), et nous ne sommes pas intéressés par le fait de crier sur tous les toits ce que tout le monde sait déjà.

C’est plutôt une façon d’exposer un état de fait qui se doit d’être souligné, mis en évidence, plus qu’il ne l’est actuellement. Nous sommes bien conscients d’être paresseux, sans vision, coupables. Nous devons tous prendre un peu nos responsabilités et à ce niveau, en tant que groupe, nous merdons tout le temps. Il nous semble que la moindre des choses est celle de faire des choix, personnels et professionnels, avec une certaine lucidité quant aux pattes graissées et aux poches qui se remplissent chaque fois que nous vendons un album.

Se prémunir de l’oppression du système

Ce serait bien si tout ça n’était pas une préoccupation. Ce serait agréable de ne pas stresser quant à l’argent. Ce serait bien aussi si on ouvrait sa gueule plus qu’à l’habitude, même juste pour crier : “Mais qu’est ce que c’est que ce bordel !”
La seule chose que nous pouvons faire, c’est de demeurer intègres ; de rester le plus loyaux vis-à-vis des sujets qui nous importent vraiment, peut-être attacher des fusées à ces rêves éveillés croiser les doigts’

Habituellement, nous sommes en mesure de résoudre la tension chronique qui peut exister entre un succès modéré et quelques idéaux têtus. Prendre des décisions en tant que groupe exige travail et réflexion. Je crois, qu’à ce niveau, nous nous améliorons. Nous répétons moins les mêmes erreurs. Nous sommes capables aujourd’hui de payer notre loyer avec nos tournées et ça, c’est une bonne chose. En fait c’est la seule chose dont nous avons besoin. Il est plus facile faire des choix sans compromis lorsque vos yeux ne sont pas plein d’étoiles.

Nous souhaitons donc toujours que les gens saisissent un peu de ce que nous avons à offrir, pas comme une vision parfaite ou encore une solution de rock star sanctifiée, mais plutôt pour ce que c’est : une manière de dénoncer le mensonge généralisé que tout le monde finit par vendre, que l’idéalisme est pour les lèches cul et les élitistes. Nous souhaitons aussi que nos disques donnent un peu de jus à ceux qui en veulent ou qui en ont besoin.

Le label Constellation, l’indépendance

La question n’est pas de nous isoler de l’industrie musicale, et nous ne sommes définitivement pas des isolationnistes. Lorsque nous avons débuté dans le milieu, nous avons dû, par nous-même, organiser nos spectacles, construire nos propres espaces de performance, trouver notre propre voie, petit à petit. NOUS N’AVIONS PAS LE CHOIX. Et c’est tant mieux.

L’autonomie est à nos yeux très importante. Nous sommes, en général, très heureux d’être livrés à nous-mêmes. Cela ne signifie pas, construire autour de son jardin des barrières. Notre situation est plus celle d’un jardin abandonné dont personne ne voulait. Alors nous avons construit, de bric et de broc, un petit abri afin de nous protéger de la pluie et de la neige… Nous avons, en chemin, fait la rencontre de confrères avec qui nous avons acheté d’autres matériaux de construction.

Ce qui importe de toute manière, c’est le travail mis en commun. Il faut laisser derrière soi les amères disputes et consolider nos efforts afin que notre uvre résiste et grandisse (voir même s’en détacher juste pour que les semences croissent). Ce sont les valeurs que nous partageons avec Constellation car nous avons la même histoire. Nous sommes heureux aujourd’hui que Constellation sorte le CD et le vinyl ; et que finalement, les champs que nous avons, ensemble, labourées et ensemencées, portent leurs fruits ? Et qu’un tel processus de création commun nous permettent aujourd’hui de regarder de petites fleurs éclorent.

Le futur de Godspeed

Godspeed est né et mourra comme une créature fragile. Pour nous la question n’est pas de savoir si nous voulons mettre un terme au groupe mais si nous avons encore assez d’énergie pour continuer. Chaque album est réalisé comme si c’était peut-être le dernier. Et c’est à la fois sain et bon. Nous avons beaucoup d’estime pour ceux qui ont tracé la voie avant nous et ressentons une forte complicité avec une multitude de gens’ pionnés et contemporains.

Nous considérons ce qui se passe, par exemple, dans l’underground et les lieux de répétitions comme un processus de collaboration ; comme si nous en venions tous aux mêmes conclusions. Nous croyons qu’il est naturel de respecter le travail que chacun effectue dans cette sphère que nous partageons, d’ouvrir toujours plus de chantiers pour nous tous et ceux à venir. Garder la chose sainte. Sainte et ne pas pisser systématiquement sur la tradition. Il est important de garder en mémoire que nous ne sommes qu’une infime part d’une équation infinie, qui prend de l’ampleur, puis se contracte, puis prend de l’ampleur à nouveau. » Propos recueillis par Joseph Ghosn et Pierre Siankowksi. Traduction Anaïs Le Guennec

 

Histoire de nouer un premier contact avec le groupe, rien de tel que ce World Police, dont voici une prestation live à Paris en 2011 – TOUT SIMPLEMENT ÉNORME :

 

Un collage ici du morceau Sleep à un film d’archives sur Coney Island :

La version live ci-dessous – Athènes 2010 :

 

Gathering storm (terrible !) – Montréal 2011

 

Rockets fall on rocket falls 

Un morceau phare du dernier album. 1ère partie ci dessous à Athènes en 2010 :

 

2ème partie dans une autre ville :

 

Moya – Amsterdam 2011

 

Providence – Athènes 2010

The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble (TKDE) – Accompagnement films/clips/live

The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble (TKDE) est un groupe relativement récent, et une petite pépite dans l’univers musical actuel. Je commence par une biographie rapide du groupe, du site Fenec

« Formé en 2000 aux Pays-Bas, The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble est à l’origine un collectif initié par Jason Köhnen et Gideon Kiers, tous deux alors étudiants en musicologie à l’Utrecht School of Arts, et donc la vocation est de composer des bandes-orignales pour des grands classiques du cinéma muet, notamment le Nosferatu de W.F Murnau ou Metropolis de Fritz Lang. Les années passent et en 2004, Hilary Jeffrey, tromboniste anglaise et la violoncelliste suisse Nina Hitz intègre TKDE lorsque le groupe ambitionne d’enregistrer un premier album. Eponyme, celui-ci verra le jour de manière totalement indépendante, et relativement confidentielle, courant 2006. Quelques mois plus tard, de quartet, l’entité devient sextet avec l’incorporation du guitariste Eelco Bosman et de la vocaliste française Charlotte Cegarra puis septet avec l’arrivée de la violoniste anglaise Sadie Anderson courant 2008. Entre-temps, le spectre musical du TKDE s’était considérablement élargi, le « groupe » voit naître un side-project d’improvisations live réunissant les mêmes musiciens mais avec quelques intervenants extérieurs au grès des concerts :The Mount Fuji Doomjazz Corporation (Biographie ICI). Quant au projet principal à proprement parler, il signe en 2009 chez le label Ad Noiseam via lequel sortent la même année l’EP Mutations puis l’album Here be dragons. 2010 voit le groupe signer chez la référence Denovali Records (Contemporary Noise Sextet, Mouse on the Keys, Her Name is Calla) qui réédite le tout premier album du groupe l’année suivante, quelques semaines avant que ne paraisse le troisième long-format du collectif : From the stairwell. »

 

Accompagnement musical (juste un extrait malheureusement) du film Decasia de Bill Morrison – quelle superbe association ! :

 

Accompagnement musical du film Begotten d’Elias E. Merhige :

 

Accompagnement musical par le projet, cette fois-ci, The Mount Fuji Doomjazz Corporation du film The Dream That Wouldn’t Down (1965) :

 

Le clip Mephistopheles :

 

Le clip Cocaïne, de l’album From The Stairwell :

 

Des extraits d’un live à Budapest, en Hongrie (2007) – Musique et images associées dans la salle :

 

Enfin ce très beau Mist of Kraakatoa en live (2009) à Ljubljana en Slovénie : 

 

 

 

 

 

Benoît Broutchoux, anarcho-syndicaliste CGT, Nord-Pas-de-Calais (1879-1944) – CNT Vidéo

« Au début du 20° siècle, Benoît Broutchoux fut un véritable héros populaire dans le bassin minier du Pas-de-Calais. Anarcho-syndicaliste et co-fondateur du syndicat CGT des mineurs, il se bagarra sans trêve contre l’ordre des compagnies minières et la mollesse des socialos réformistes. Militant original et gouailleur, Benoît Broutchoux anima en 1906 la grande grève qui suivit la catastrophe de Courrières et ses 1100 victimes. Benoît Broutchoux fut aussi un défenseur avant l’heure de la « libre maternité » « .

Pour en savoir sur Benoît Broutchoux, il y a ce site qui lui est consacré…

QUEEN (vidéo clips)

J’inaugure une rubrique VIDEO CLIPS où il est donc question de poster des clips avec une petite présentation de ces films, dans la mesure du possible. 

Ainsi la première note de cette rubrique se consacre à des clips de Queen, un des groupes pionniers du en la matière. Les présentations sont tirées de wikipedia. 

 

Bohemian rhapsody – 1975

Le clip ou plutôt, la vidéo promotionnelle (promo) du morceau est dirigée par Bruce Gowers, qui met en image les idées du groupe. Cette vidéo est particulièrement destinée à promouvoir les tournées du groupe et à leur permettre de faire une apparition dans l’émission Top of the Pops. Tournée en un peu plus de quatre heures sur le plateau de répétition du groupe à l’aide du camion de tournage d’un des manageurs du groupe, elle coûte 4 500 lires à produireTous les effets visuels sont réalisés lors du tournage. L’ effet de Larsen visuel sur le visage, plus connu sous le nom de « Feedback Video », est obtenu en intercalant le sujet filmé (en l’occurrence, Mercury) entre la caméra et un moniteur, placé dans l’axe, reproduisant l’image filmée. Il suffit alors de décaler légèrement ledit moniteur, qui se retrouve dans le champ de la caméra, pour un effet de multiplication à l’infini. Le clip de Bohemian Rhapsody est souvent désigné comme « la toute première vidéo promotionnelle », le « premier vidéoclip »ou la « première vidéo pop ». En fait, Queen fait réaliser des vidéos promotionnelles – assez simples – pour les chansons Liar et Keep Yourself Alive, issues du 1er album, dès le tout début des années 1970, à l’instar d’autres groupes et artistes. Cependant, il est vrai que le succès du morceau et de son clip a fortement contribué à généraliser ce mode de communication chez les majors du disque et les labels plus modestes. Ce type de vidéo permet à l’époque de présenter les nouveautés dans des émissions comme Top of the Pops sans que les artistes aient besoin d’être physiquement présents. En outre, l’avènement du clip permet aux musiciens de choisir eux-mêmes l’accompagnement visuel de leurs morceaux, plutôt que de le confier à des troupes de danseurs spécialisées.

 

Bicycle race – 1978 

Afin de promouvoir l’album Jazz, Queen eut l’idée d’organiser une course de bicyclettes qui se tint au Wimbledon stadium à Londres, le 17/09/78. Cette course un peu particulière se composa de 65 femmes nues. Une photo prise cette journée servira plus tard à créer la pochette du single. Lorsqu’on voulut rendre les vélos de location, le loueur, ayant appris à quoi ils avaient servi, refusa de les reprendre tels quels et exigea de Queen le remboursement intégral de toutes les selles. Alors qu’ils enregistraient la vidéo pour le clip de Fat bottomed girls, Queen et le réalisateur Dennis De Vallance enregistrèrent également ce qui devait devenir le clip de cette chanson, sous forme de performance scénique, lors du premier concert du Jazz Tour qui se tint à Dallas. Cependant, après en avoir vu les images, le groupe décida qu’elles ne convenaient pas au montage qu’ils souhaitaient faire avec la course de bicyclettes précédemment organisée. Le clip de la chanson sera finalement un montage d’images du groupe et de la course de bicyclettes, dont les images furent traitées (filtres de couleurs et autres distorsions) afin d’éviter la censure.

 

Don’t stop me now – 1979

La vidéo de la chanson, tournée par Jorgen Kliebenst, est en fait une interprétation live de celle-ci, filmée lors du passage du groupe au Forest National en Belgique le 26/01/79. Comme la plupart des clips des années 70, celui-ci est assez primaire : filmé avec une seule caméra, tout le groupe est rassemblé sur la scène afin que les quatre membres tiennent ensemble dans le champ de celle-ci. Mais, contrairement aux autres clip du groupe, le réalisateur n’a pas choisi de se focaliser sur Mercury et les quatre membres ont tous la même importance à l’image. Tourné sur pellicule contrairement en vidéo, la qualité du clip s’en trouve amélioré.

 

Save me – 1979

Le clip de la chanson, réalisé par Keith McMillan, a été tourné au Rainbow Theatre en décembre 1979 et une semaine plus tard au Alexandra Palace Theatre à Londres, juste avant Noël. La vidéo comprend une grande première pour Queen, et pour les clips en général : le mélange de séquences live et de scènes animées, éléments qu’ils reprendront six ans plus tard pour A kind of magic. Les parties animées ont été storyboardées par Brian May lui-même, tout comme le concept de la vidéo, tel qu’il le déclare en commentaire du DVD Greatest Video Hits 1. Brian s’est assuré que l’animation colle parfaitement au thème de la chanson en travaillant étroitement avec le réalisateur afin de restituer au mieux l’interaction entre Freddie Mercury et les éléments animés, une idée qui sera maintes fois copiée par la suite.

 

Under pressure – 1981 

Lorsque vint le moment de tourner un clip pour la chanson Under Pressure, il était impossible d’accorder les plannings respectifs de Queen et de David Bowie. Il fut alors demandé au réalisateur David Mallet de produire un clip convenable, sans la participation des artistes. S’inspirant du thème de la chanson, la « pression » (« pressure »), il compila plusieurs images d’embouteillages, de manifestations, grèves, explosions, voitures à la casse et plusieurs extraits de films muets des années 1920, le plus important étant Le cuirassé Potemkine, film russe de Sergei Eisenstein et le fameux Nosferatu de Murnau, un chef-d’œuvre de l’expressionnisme allemand de l’époque. Mêlant ces images montrant la constance de l’homme à s’autodétruire et à se faire du mal, le clip est ensuite contrebalancé par des scènes plus tendres et joyeuses (on y voit des foules appréciant des concerts et d’autres images de baisers), le clip a gagné une certaine notoriété. Il en existe deux versions, la première ayant disparu de la circulation : elle comprenait des images d’explosions en Irlande du Nord et pour cette raison, Top of the Pops a refusé de le diffuser. La version remaniée sans ces images est celle qu’on connait et qui figure sur le DVD Greatest Video Hits 2.

 

I want to break free – 1983

Le clip de I Want to Break Free , réalisé par David Mallet, est une parodie d’un soap opera britannique, Coronation street, qui existe depuis 1960. Tous les membres de Queen y sont habillés en femmes : on y voit Brian May, durant l’introduction, réveillé par un réveil à vapeur et qui croise successivement Freddie Mercury déguisé en femme de ménage (moustachue de surcroît) passant l’aspirateur, Roger Taylor en jeune étudiante préparant à manger, et John Deacon en vieille femme lisant son journal. La porte du placard située sous l’escalier qu’ouvre ensuite Mercury nous conduit directement à la deuxième partie du clip, dans laquelle on voit le groupe (habillé normalement) entouré de fans et portant des casques de mineurs. Filmé dans un entrepôt à côté desLimehouse Studios, il y faisait apparemment très froid (on était alors en mars 1984). La dernière partie du clip est une recréation d’un ballet de Vaslav Nijinsk, l’après-midi d’un faune, lui-même inspiré d’une oeuvre de Claude Debussy, et interprété par le Royal Ballet. Freddie Mercury s’était beaucoup entraîné avec les membres du ballet et la scène, chorégraphiée par Wayne Eagling (actuel directeur artistique de l’English National Ballet), nécessita une journée de tournage. Celui-ci fut interdit d’antenne aux USA par la chaîne MTV et fut, d’après Brian May, assez néfaste pour les ventes de disques de Queen dans ce pays, du moins jusqu’au décès de Mercury. La presse britannique accusa Queen de «corrompre la jeunesse». Quant aux USA, le clip y fut interdit d’antenne, contribuant au déclin de la popularité du groupe en Amérique- déjà mise à mal depuis le relatif échec de l’album précédent,Hot space. L’année suivante, lors du festival Rock in Rio se tenant à Rio de Janeiro, le groupe se produisait pour une foule de 250 000 personnes: Freddie Mercury interpréta la chanson dans la tenue qui avait fait scandale (avec une fausse poitrine encore plus imposante) jusqu’à ce que la foule devînt hostile et lui lançât des bouteilles et autres objets- Mercury se sépara vite de son déguisement et le public se calma. Après le concert, Queen apprit que la chanson était devenue en Amérique du Sud un véritable hymne à la libération et les spectateurs brésiliens, n’ayant jamais vu le clip à cause de la censure gouvernementale, avaient pris ce déguisement pour une provocation.

 

Radio Ga ga – 1984

Le clip de la chanson, réalisé par David Mallet et tourné le 23/11/83 dans les studios Shepperton à Londres, fut l’un des plus chers jamais produit par Queen dont le coût à l’époque dépassait les 110 000 livres  (environ 1 300 000 francs valeur 1984, 300 000 euros aujourd’hui). La vidéo rend hommage au film Metropolis de Fritz Lang sorti en 1926, dont plusieurs extraits sont intégrés au clip. En 1984, Giorgio Moroder produisit une version remontée et recolorisée du film, qu’il mit également en musique. Il collabora alors avec Mercurysur une chanson, Love Kills qui fut également intégrée au film remonté. En échange, Queen pu utiliser des images de Metropolis pour le clip de Radio Ga Ga, en payant cependant les droits d’utilisation nécessaires au gouvernement allemand. Les autres segments du clip montrent les membres de Queen dans un décor basé sur ceux du film, accompagnés d’ouvriers qui furent recrutés parmi les membres du fan club en un temps record. Le tournage se déroula en une journée, sous des lumières très chaudes, ce qui n’empêcha pas les fans d’être en forme. Le fameux clap des mains, que maintenant tous les fans connaissent, fut d’ailleurs inventé durant le tournage, et a été repris par les spectateurs lors de l’interprétation live de la chanson. On peut voir dans le clip des extraits sous forme d’album photos dont les pages se tournent d’anciens clips de Queen, notamment ceux de Bohemian rhapsody, Don’t stop me now… La version originale d’abord, qui fut diffusée à la télévision en 1984 et qu’on peut trouver sur la VHS The Works EP (devenue un collector), alors que la version qu’on peut trouver sur la VHSGreatest Flix II, qui est strictement identique, contient les mots « Thanks to Metropolis » à la fin du clip. La troisième version, qu’on peut trouver sur le DVD Greatest Video Hits 2, fut assez déroutante pour les fans les plus extrêmes. En effet, tous comme les autres clips remastérisés pour ce DVD (et le précédent), la vidéo de Radio Ga Ga a été recadrée de son format original 4/3 vers un 16/9. Le problème est que le clip contenait déjà des images en 16/9 ; le résultat fut que les scènes en 4/3 (notamment les scènes de refrain avec les claps) ne furent pas recadrées et présentent des bandes noires sur les côtés.