Aït Menguellet : « Raconte moi une histoire » – Yves Billon (1997)

EXTRAITS

Un documentaire produit par Zaradoc films (évoqué également ICI sur le blog), qui se spécialise particulièrement dans les films autour de la musique. 

Aït Menguel­let est sans aucun doute le plus grand poète-chanteur vivant aujourd’hui en Kabylie (Algérie). Ce film, con­struit à la manière d’un clip poé­tique et austère, est ponc­tué d’images de la Kabylie dans une évo­ca­tion rurale et col­orée, à la manière d’un conte. Accom­pa­gné de ses musi­ciens, Menguel­let inter­prète poèmes et chants lors d’une nar­ra­tion fréquem­ment inter­rompue par les ova­tions et les danses d’un pub­lic fer­vent qui reprend à l’unisson les thèmes les plus populaires.

Ouverture du film :

 

Magnifique chanson incorporée au film (sous titrée) :

 

D’autres chansons :

Tayri (L’amour) – Sous titrée :

 

Ayafrouk Ifirelles – Reprise en live d’une chanson composée par Slimane Azem, évoqué ICI sur le blog

 

A kwen ixdaa (Soyez maudits) – Sous titrée et live :

 

Lxuf (La peur) – Sous titrée :

 

Lehlak (Le mal qu’en moi) :

Lehlak—- Le mal qu’en moi…

(Refrain)

Lehlak i d-teǧǧiḍ dgi—- Le mal qu’en moi tu as laissé
Ur yesɛi amdawi——– Ne connait point de remède 
F lǧal-im i diy-yextar—- C’est pour toi qu’il m’a élu

Am-wakken yeggul felli—- C’est comme s’il avait juré 
Ad yeqqim ɣuri—————- De rester en moi
Alamma subben lečfar—- Jusqu’à ce que se closent mes yeux 

Ul’ i d-ixeddem imeṭṭi—- Les larmes n’y peuvent rien
Rruh la ixetti—————- Mon âme s’éteint 
Am lgaz yeǧǧan lefnar—- Comme la lampe sans pétrole

Si dunnit tekkesd-iyi——– Tu m’as soustrait à la vie 
Urǧiɣ-am Rebbi—————- J’attends de Dieu
D lmut aa d-id-irren ttar—- Qu’il me venge dans la mort

(Premier couplet)

Rruh-iw a n-yas d ahmam—- Comme un ramier mon âme
A n-yaweḍ s axxam———— Arrivera en ta maison
Ad am-n-ibedd ɣef ssur—- Et sur tes murs se posera

S ssut-is a m-yefk sslam—- Sa voix te saluera 
Qbel a d-yeɣli ṭṭlam———— Avant la tombée de la nuit
A n-iruh lewhi n ṭṭhur—- Vers le début de l’après-midi

Muql-it mlih ma iɛerq-am—- Regarde bien pour la reconnaitre 
Yettawi ccama-m———— Elle porte la cicatrice
D ccama s-ǧǧan leɣrur——– De tes trahisons 

(Deuxième couplet)

A n-yuɣal d afrux n-yiḍ——– Elle viendra en oiseau de nuit
A n-yas ur tebniḍ—————- A l’improviste
Wali-d allen-is di ccqayeq—- Ses yeux t’apparaîtront à travers la porte 

A m-n-ihedr f-win teǧǧiḍ—- Elle te parlera de celui que tu as quitté 
Alarm t-tenɣiḍ—————- Dont tu as provoqué la mort
Seddaw tmedlin yehreq—- Que tu as condamné au feu sous les dalles

Rruh-is anda telliḍ—————- Où que tu sois son âme
A n-yarzu kul iḍ——————– Viendra toutes les nuits
Bac naddam ad am-yeɛreq——– Troubler ton sommeil 

(Troisième couplet)

Lehlak aa n-yerzun ɣurem—- Le mal qui viendra te visiter
D rruh-iw ayen———— Ce sera celui
Lehlak nni diy-yebbwin—- Qui a emporté mon âme 

A n-yas s ul-im a t-yeɛdem—- Il viendra pour prendre ton cœur
Ɣef-wayen i s-ixdem—— Pour tout le mal que tu lui a fait
At-tsafred mebɣir aɛwin—- Et tu t’envoleras sans viatique

Rruh-im a t-id-yegzem—- Il arrachera ton cœur 
Yides a t-id-yeddem——– L’emportera avec lui
Ɣur Rebbi ad ddun i sin— Vers Dieu ils s’en iront tous les deux

(Quatrième couplet)

Si tmedlin i diyi-rran—- Des dalles dont on m’a couvert
Atas i d-yegwran——– Beaucoup restent
A m-tent-rren i kemmini—- Dont on te couvrira toi aussi

At-tezdeɣd ger izekwan—- Tu habiteras parmi les tombes
D ixxamen imsawan——– Toutes semblables les unes aux autres 
Lgar-im d nekkini——– Et tu m’auras pour voisin

Wid yessaramen a kem sɛan—- Ceux qui comptaient t’avoir
Iɣur-iten zzman—————- Seront trahis par le destin
Yerra-yi-kem-id ɣer ɣuri——– Qui sait qu’il te rendra à moi

 

Ay Abrid (Chemin oublié) – Sous titrée :